Depuis plusieurs mois, StrateResearch travaille avec le LIED (Laboratoire Interdisciplinaire des Energies de Demain) sur la problématique de la transition énergétique. Associant physiciens, géographe, sociologue et designers, nos réflexions soulèvent pour l’instant plus de questions et de paradoxes que d’affirmations, en particulier quant aux comportements énergétiques. Le 22 septembre, nous avons présenté l’état de nos recherches lors d’un séminaire du LIED. Synthèse des discussions.
L’énergie est complexe à appréhender, car elle n’est ni produite ni consommée, mais perpétuellement convertie. Elle est donc inséparable d’un travail. La notion de système énergétique est aussi délicate : quelles échelles et données considère t-on dans l’examen ? Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, mais cela ne signifie pas que le bilan soit neutre pour autant.
Dans un contexte incertain comme celui que nous vivons, se pose la question de notre adaptation et/ou adaptabilité. Vaut-il mieux être en phase avec son système ou s’efforcer de conserver une palette d’outils complémentaires pour augmenter sa plage d’adaptation à un milieu qui peut changer ?

Vis à vis de l’énergie, notre société semble avoir adopté des usages ‘de flux’ qui incitent à la consommation passive, plutôt que ‘de stock’ reliés à l’inverse à une pratique active.

Mais n’est-ce pas le cas dans de nombreux autres domaines de la vie ? En faisant nos courses dans des supermarchés centralisés, en mangeant des plats préparés, en tapant sur des claviers… n’abandonnons-nous pas une part de savoir-faire au profit de commodités ? Ne réduisons-nous pas les expériences du quotidien ?

Nous faisons le pari que la résilience humaine passera par le réinvestissement actif de notre rapport à l’énergie. Plusieurs notions issues des sciences humaines et des techniques nous y engagent. Gilbert Simondon oppose ainsi ‘objets ouverts’ et ‘objets fermés’, comme Michel de Certeau oppose de multiples ‘tactiques’ à une ‘stratégie’ programmatique.
Plutôt que comme le retour à un état initial, l’image du roseau qui ploie mais ne rompt pas, nous choisissons de voir la résilience comme une capacité à imaginer des alternatives.
Imaginer – c’est-à-dire se projeter dans un futur souhaitable
Des alternatives – c’est-à-dire favoriser la tolérance aux solutions adaptables, contextualisées, individualisées.
Une piste : l’éducation ? Si l’on n’apprend pas à consommer, on peut, et on doit, apprendre à pratiquer. Recevoir, s’engager, puis transmettre à son tour.
Ayant atteint « un état d’insatisfaction satisfaisant », selon un membre de l’auditoire, nous clôturons le débat… pour le moment !
Vis à vis de l’énergie, notre société semble avoir adopté des usages ‘de flux’ qui incitent à la consommation passive, plutôt que ‘de stock’ reliés à l’inverse à une pratique active.