Du jeudi 21 Novembre 2013 au samedi 23 Novembre 2013, il y a eu le colloque organisé par l’université Michel de Montaigne Bordeaux 3 (sous la direction de Bernard LAFARGUE et Stéphanie CARDOSO) : Le design dans l’art contemporain.
Voici le programme de l’événement, ainsi que quelques photos et la publication Philosophie du Design sortie dans Figures de l’art n°25.
Parmi les invités et leurs présentations:
Yves Michaud : Pourquoi le design a remplacer l’art ?Le design rentre dans le champs des arts; design fait l’objet des expositions, “le design est devenu l’art qui remplace l’Art”, il est devenu design d’expérience, il se base sur la totalité des choses qui procurent une expérience. Le design d’objet se banalise et la pratique du design se complexifie. Le design c’est “artealise” et il se ambiantalise (ambiance et atmosphère comme dans des magasins de luxe, hôtels, gares aéroports, supermarchés ). Il résulte nouveau type d’artiste, le designer comme producteur d’un programme complexe, à la tête d’une équipe pluridisciplinaire. Envisager un projet design, c’est s’intéresser à l’expérience complète du projet. Si le beau à fait son temps, l’expérience va amener l’addiction. Nous vivons dans un contexte dans lequel il y plus de dimension spirituelle, c’est le temps du hédonisme: on remplace le “je pense” par “je sens”.
Pierre-Damien Huyghe parle autours de la notion de “Design comme souci de forme”. De la forme qui suit toujours la fonction il résulte que la forme est seconde ; pour un projet fonctionnel il y a plusieurs formes. Mais le choix formel n’est pas arbitraire, c’est ainsi qu’on crée une forme authentique. Pour un produit il y a une forme qui lui convient, un écart ou un rythme. Aussi pas confondre “l’apparence” avec la “forme”; les formes sont authentiques.
Stéphane Vial explique dans son discours “Contre la dissolution du design dans l’art contemporain : défence et illustration du geste de design” qu’il y a cinq critères qui différencient l’art du design:
- L’art et autoplastie. Le design est alloplastique.
- L’art est social par contingence. Le design est social pas nécessité.
- L’art engendre des “oeuvres” pour des publics. Le design élabore des “projets” pour des usages.
- L’artiste est dans une logique d’auteur. Le designers est dans une logique de professionnel.
Christophe Génin : La street fashion: de la rue au design. Un talk très intéressant sur la domestication du graffiti, un élément de séduction de la société et comme le graffiti culture s’ouvre à une classe sociale riche blasée. Luca Marchetti : Dysfashional, basic instincts et dutch paradox, fashion and design curating explique le concept de design curating (le mot en anglais plus intéressant que le mot en français, le commissariat). Le design curating c’est la production d’un effet; il produit un cadre idéal, une mise en regard dans un contexte propice à l’attribution du sens. Aussi, le rôle de design curating n’est pas d’amener directement la réponse, mais de créer un espace qui va la tarder pour une meilleure expérience (comme un talon qui a rien à voir avec le confort, mais avec une fonction esthétique qui produit un effet dans l’expérience).
Eric Van de Casteele parle des territoires de design. “Le territoire du design, c’est ce qu’on appelle du design”. Si un objet design est dans une galerie d’art, alors il est un objet d’art. Par example, Ron Arad, dans son exposition In reverse (2013), crée une exposition artistique d’un designer, dans un musée dédié au design et le musée est créé par le designer qui expose. Et puis, Jeff Koons se comporte stratégiquement comme un designer, il mobilise des modalités les plus efficaces possibles, il a des ouvriers qui travaillent dans une factory. Il suit le protocole de design, “une invention conforme a un projet” (Oxford Dictionary).
Vincent Beaubois : Design, projets, images donne une définition à la notion du projet qui a été énoncé a plusieurs reprises dans la conference. Le designer produit pas des objets, mais des images. Le projet est l’espace de production, de connéction entre des personnes différentes qui rendent possible un réseaux d’images. Le but d’un projet design ce n’est pas l’objet, mais c’est le cadre de vie. Ce que le design vise c’est pas l’objet en lui même, mais la manière un objet peut polariser un espace de vie, une résonance entre la forme de objet et les formes collectives des cadres de vie. Le projet ne se finit pas, se continue dans sa pratique effective des gens qui l’habitent, le projet comme trajet.
Denis Briand: Portraits de l’artiste en designer présente l’expériment de Joep van Lieshout: AVL Ville (le village utopique). Un atelier, lieu de vie, espace de vie, une posture d’un artiste dans une autre pratique, une nouvelle dimension. Sa pratique consiste a faire autre chose que de l’art, mais aussi de l’art: liberté, absence de morale, responsabilité. Jean-Francois Bassereau & Régine Charvet Pello: Chalayan, Buren et Tallon, sur la question de la figure d’artiste créature et celle de designer: M.Thonet, un designer fasciné par Art Nouveau et la révolution industrielle, Hussein Chalayan, le déclencheur d’une recherche interdisciplinaire et la collaboration avec Roger Tallon pour la création du tram de Tours – une expérience projet mémorable pour l’équipe de conception et pour la ville.
Cécile Croce & Corinne de Toury : La beauté en meurtriers. Le design qui joue avec la notion du confort, le design “inconfortable”, un design d’empêchement dans lequel l’objet est ennemi du corps > “à trop bien vivre, on existe plus”. Le rôle du design “inconfortable” est de donner la place au corps, qui amène une réflexion et remise ne cause – critical design, post-modernism objets. L’inconfort est ce qui est du trop ou de pas assez, c’est le design qui fait mal mais qui amène un accord affectif et sexuel, une pulsion de la mort. Alors le design inconfortable introduit l’exotique de la douleur, il nous met en danger plus au niveau psychique; il peut être visuellement confortable et virtuellement inconfortable et ouvre l’espace du design traditionnel dans lequel ces deux partie sont collées.